Helen venait de sortir de la salle de "conférence". Son entretien s'était plutôt bien déroulé mais au fond d'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher d'angoisser. La prod' ne la trouvait peut-être pas assez original pour intégrer une émission qui se voulait innovante et explosive ? Peut-être son caractère ne leur avait-il pas plus... Helen n'avait pas l'habitude d'être une gagnante par chance, il faut admettre qu'elle avait toujours dû se battre pour atteindre à ses objectifs mais que jamais, non jamais, elle ne s'était entendue se plaindre sur sa condition. Elle restait fière de son parcours, malgré les blessures et les plaies qui resteraient à jamais ouvertes en elle. C'était sûrement ça... vivre sans père ! Helen n'en voulait à personne, sinon à elle. Elle savait qu'elle aurait dû mieux se préparer pour ce casting, elle aurait dû faire l'effort de s'habiller autrement qu'avec un slim blanc taille basse et d'un corset noir, elle aurait aussi dû faire l'effort de lisser ses cheveux mais en se levant ce matin là, elle n'avait pu résister à l'envie de se recoucher encore quelques minutes et de ce fait, elle avait failli louper son entretien en se réveillant... en retard ! Gaffeuse ? Sûrement... Tête en l'air ? Carrément ! Mais que pouvait-on lui reprocher sinon d'essayer d'être une femme modèle et respectable. Elle parlait couramment la langue française, sa mère était de MontMarte même si, ensemble, elles avaient toujours grandis en Californie. Leur histoire était plutôt compliqué mais Helen pensait l'avoir expliqué au mieux durant son entretien. Elle avait fait le tour de ce qu'elle venait de raconter et ne pouvait s'empêcher de se trouver bête, à quoi bon se mettre dans des états pareils pour un simple jeu, une simple émission ? Tout prenait une tournure un peu exagérée quand on était un brun hypernerveuse, hyperactive et hystérique sur les bords... La paranoïa ne l'aidai sûrement pas d'ailleurs. Perdue dans ses pensées, elle avait quitté la salle de l'entretien pour se rendre dans la salle d'attente ou patientaient les autres candidats. Elle s'était dirigé vers le distributeur de café et s'en était servi un de manière très mécanique. Quand elle se retourna brusquement, gobelet en main, elle heurta un jeune homme... renversant son café sur son t-shirt clair. Elle soupira en secouant le visage, prenant un air désamparé et desespéré. De suite, elle se confonda en excuse face à cet inconnu, décidément, rien ne se passait comme elle l'entendait.

— Oh mon dieu ! Excuse moi, je suis désolée... et maladroite par la même occasion.

Je me torturais. Je me torturais intérieurement et sûrement trop, mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. A part lorsque j’étais chez le dentiste à l’âge de cinq ans, c’est la première fois que mon cœur battait aussi vite. Assis sur une chaise, les bras croisé, regardant le plafond, je n’étais pas comme j’étais habituellement. Là je me sentais ailleurs… Pas à dire et à faire n’importe quoi. Ça n’allait pas. Il fallait que je me bouge, que je bouge. J’avais fais ma superbe et génialissime prestation, c’était passé, ça aurait dû aller mieux non ? Mais oui, ça aurait du… Il fallait que je fasses comme si, donc. Je me levais, regardant un peu les autres candidats. Au moins, je n’étais pas le seul dans cet état ! C’était déjà rassurant. Après avoir marché tout le long de la salle d’attente, je décidais enfin de me rasseoir. Je fis alors craquer mes doigts nerveusement et inspirait profondément. C’est bon tout va bien Alex… Y a rien de grave là. Je passais une main dans mes cheveux et je me rassurais ainsi. Puis pour me détendre un peu, je décidais de prendre un café.
Je sautais presque du siège où j’étais assis et je me dirigeais vers les machines à cafés d’où je voyais pas mal de gens aller et revenir d’ailleurs. J’attendais alors mon tour, derrière une jeune femme blonde. Et, alors qu’elle s’apprêtais à partir, elle ne m’avait apparemment pas remarqué puisqu’elle fit tombé tout son café sur mon t-shirt d’un blanc cassé simple. Ce liquide fit apparaitre quelque détails de mon torse et je ne loupais pas une minute pour décollé mon t-shirt de celui-ci. La jeune femme s’excusa et m’annonça qu’elle était maladroite par la même occasion. Je relevais alors la tête, pour la regarder.

« ALEX - Oh non, c’est pas grave t’en fais pas ! Je comprends tout à fait que tu sois maladroite dans une situation pareil et puis.. Ça détend de se prendre du café sur le t-shirt ! »

Je me mis à rire. Ce qui détendait, c’était surtout de rire, puisque la chaleur du café n’arrangeait pas forcément la température chaude qui régnait dans la pièce. Je m’approchais alors de la machine à café et insérait une pièce.

« ALEX - Tu en reveux un peut être ? Puisque je pense qu’il ne te reste pas grand-chose. »

Je souriais.