Stanley ne semblait pas vraiment avoir apprécié le rejet que lui avait infligé Louise. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle était passée en une fraction de seconde de la tristesse à la colère. Inutile de préciser que sur ce coup, j’avais vraiment du mal à la suivre. Il s’en était allé retourner dormir aux côtés de sa partenaire, vexé. Louise s’en voulut certainement car elle ne tarda pas à aller s’asseoir sur les couettes du brun - tout en me traînant avec douceur derrière elle. C’était une chose que j’appréhendais chez Louise, derrière ses apparences de garce, je la trouvais en fait assez vivable. A chaque fois qu’on se déplaçait – par exemple – elle faisait toujours extrêmement attention à ne pas être trop brute avec moi. Bref, elle présenta quelques excuses à Stanley et là – choc – l’espace d’un instant, j’espérais que je rêvais ; les lèvres de Louise avaient subitement rejoint celles de Stanley. Je détournais le regard et mes iris se posèrent instinctivement sur Petra. Elle aussi semblait aussi abasourdie que moi, mais je préférais rester silencieuse et oublier cet incident. On refit le chemin inverse et on se recoucha rapidement. J’étais néanmoins trop chamboulée par les évènements qui venaient de se produire. De notre lit, on percevait quelque bribes de la conversation du binôme Petra/Stanley, et lorsque Petra s’interrogea tout haut sur le fait qu’il n’était peut-être pas gay, ni une, ni deux, Louise bondit et s’exclama subitement « J'ai embrassé un gay ?! » La pauvre semblait ne pas en revenir. Nous étions tous sur le cul, oui, c’était l’expression exacte. Un nouveau binôme fit son apparition, parallèlement, et c’est tout naturellement que la fille qui le composait répondit à Stanley que c’était probablement du à son langage. Ce dernier répliqua une nouvelle fois qu’il n’était pas gay et puis…Le déluge ! J’étais loin de me douter qu’on ennuyait Romy qui essayait de dormir un peu plus loin. Ce ne fut pas d’une manière très gentille de nous taire. Cécile répliqua. Et puis Kaycee se réveilla. Tout s’enchaînait trop rapidement et j’étais perdue. Les esprits s’échauffaient et moi, de nature plutôt calme et courtoise, ne put en supporter plus longtemps. Je tira sur la corde, un peu trop brutalement je l’admets – et fit glisser mes doigts le long de l’interrupteur. Et la lumière fut ! « Bon vous allez vous calmez, oui ? Ce sont les enfants qu’on aura demain qui doivent se comporter comme ça, pas vous, comprit ? Il me semble que cette information vous à légèrement échappé, non ? » Je les fixais tous d’un air sévère, tel le regard que le juge portait au criminel.

Si Petra avait su qu’on l’écoutait, elle se serait retenue. Ne pouvait-on plus avoir une conversation privée avec son binôme sans que tout le monde s’y intéresse. Elle n’eut même pas le temps de s’excuser, tout le monde reprenait déjà ses dires, on rêve ou quoi… Et ce n’était pas fini, voila que tout le monde se sentait concernés : Romy, Cécile… Ca leur arrivait de s’occuper de leurs affaires eux ?! Alors que la brune et la blonde se prenait la tête (pas étonnant d’ailleurs venant de cette emmerdeuse), Petra dit assez bas mais de façon à se faire entendre une petite tirade visant Romy. Ouais c’est ça Romy, fermes-la. Cette fille était vraiment antipathique, à se faire remarquer, le pire c’est que ça devait fonctionner et que la production s’amusait à relater ses faits et gestes… Si seulement elle pouvait se barrer au prochain prime, je crois que tout le monde se sentirait bien mieux.

Et puis, Brooke calma le tout, au moins une personne intelligente dans le coin… Alors que le calme revenait dans la chambre et que chacun ravalait son énervement, Petra put enfin s’excuser auprès de Stanley. Stanley, je suis désolée, je ne pensais pas qu’on nous écoutait et je m’excuse de t’avoir gêné, je pensais vraiment qu’avec tes mouvements et tout… Bref, excuse –moi !