lundi O9 aout, huit heures trente trois

Bon, je ne pouvais pas dire que ça c’était vraiment bien passé. Plus jamais je ne toucherais la personne qui est accrochée à moi, tout du moins j’essaierais. En réalité c’est quasi impossible, infaisable, comment ne pas me reposer sur la personne a qui je suis enchainée ? Je crois que j’ai peut-être surestimé mes capacités, j’aurais peut-être du rester chez moi ou quelque chose comme ça, parce que là franchement, en ce moment même je me sens franchement désœuvrée. Je crois que j’en ai pas dormi entre mes craintes et la peur de toucher Helen, que ça la réveille et provoque une espèce de crise intergalactique comme la veille. Je crois que j’ai la poisse, non franchement ça doit être ça. Mais du coup, je réveille ma partenaire très tôt pour une pose pipi ultra urgente. Ma main ne quitte pas le mur histoire de commencer a me repérer, faut bien si miss je supporte pas les autres ne veut pas m’aider. En passant elle marmonne un truc sur un piano. Je me retourne illico et pose ma main sur elle avant de la retirer illico. « QUOI, UN PIANO ? OU ? » Je la suis et sens qu’elle s’assoit et dodeline de la tête, il est surement encore trop tôt pour elle. Je m’assois à côté d’elle et touche le bois du fameux piano. Pas mal. Je l’ouvre et pose mes doigts sur les touches familières. Immédiatement, tous mes doutes s’envolent et je joue, tout simplement. My immortal d’evanescence histoire de pas non plus réveiller ma coéquipière, j’aime bien quand elle se tait aussi. Je sens rapidement une nouvelle présence dans la pièce mais termine mon morceau avant de dire quoi que ce soit. Je me tourne ensuite, mes lunettes sur le nez vers l’endroit où se sont arrêtés les pas. « Je t’en supplie si je t’ai réveillé ne cri pas parce qu’elle doit dormir ou un truc comme ça et qu’elle est tellement calme en ces cas là. »

Nathan dormait tranquillement malgré la présence de sa partenaire juste à ses côtés, lorsqu'elle dormait c'était le seul moment où il pouvait se sentir seul, ce qu'il adorait...Heureusement que le garçon ne ronflait pas, sinon il l'aurait sur le dos même la nuit car celle-ci serait capable de le reveiller à n'importe quel heure de la soirée...Il dormait paisiblement jusqu'à ce qu'il eut une petite voir une grosse envie d'aller au toilette, disons qu'il avait pas mal bu hier soir donc ce n'était pas de sa faute. Nathan se mit à secouer la jeune demoiselle qui était attaché à lui avant de reprendre à voix basse pour éviter de reveiller les autres...

Lèves toi il faut que j'aille au petit coin, si tu ne le fais pas je te traîne par terre à toi de voir mademoiselle...

Celle-ci finit par céder n'ayant pas trop le choix pour tout avouer, les deux personnes se dirigèrent vers les toilettes, oui ce n'était pas très pratique une corde mais bon. Lorsqu'il finit sa petite affaire qui ne dura que quelques secondes, il se lava les mains puis il entendit alors une mélodie qui s'arrêta sous les cris d'une femme. Intrigué, il se dirigea vers le salon où il vit plusieurs personnes en face d'un piano. S'approchant encore un peu plus il commença à prendre la parole...

Non mais c'est pas finie ce vacarme !!

Il se tourna alors vers la blonde qui n'arrêtait pas de parler puis lui dit...

Et toi tu n'as pas finis de lui faire la morale !

Se tournant vers celle qui avait l'air de jouer...

Tu joues vraiment bien ! Tu peux jouer un autre morceau pour voir s'il te plaît !

La groupie du pianiste
image © ADOK0

Une douce mélodie parvenait à moi. Ses notes de musique m’éveillais doucement, baignant mes rêves bleus. Quand j’ouvrais les yeux, mon regard se posa instinctivement sur Charlie. Il ne dormait pas, il me regardait et je plongeais mes yeux bleus dans le marron chocolat des siens. J’étais gourmand de lui mais j’essayais de me contenir. Nous n’étions pas seuls. Puis – les caméras étaient là aussi. Les murs avaient des oreilles. Bref, la discrétion était difficile dans cette Villa. « Tu entends le piano ? Je me demande qui est en train de jouer ! »

Un passage à la salle de bain pour se débarbouiller en prenant une douche – une fois vêtus, nous arrivons dans le salon où étaient cinq personnes. Deux garçon et trois filles. Deux blondes et une brune. Un blond et puis, un joli brun ! Je m’approchais d’eux – affichant déjà mon éternel sourire. « Bonjouuuuur ». Je ne me serai jamais permis d’interrompre l’artiste assise en face du piano. Un silence, qui était selon moi destiné aux félicitations et demande de nouvelle chanson auprès de la musicienne. Cette brunette, aux lunettes noires teintées…était aveugle. Je devinais cela facilement, par rapport à la position de sa tête, le menton à moitié relever. Je détaillais ensuite les trois autres.

J’ignorais leur prénom. « Je m’appelle Otto et voici Charlie. » présentais-je en attirant mon Bébé contre moi. « Le réveil est agréable. J’espère que tu nous en jouera tous les matins. » adressais-je à la pianiste.

Je détaillais minutieusement les deux blondes – m’attardant un peu plus sur le le brun. Il était plutôt mignon. Comme le blond. Mais je me refusais d’autre pensées de ce genre là. Il ne manquerait plus que Charlie soit jaloux. Que je le mette en colère ! Non. C’était douloureux à imaginer. Je me mordais la lèvre inférieure et passa une main dans mes cheveux noirs, balayant le reste de la pièce. Furtivement.

La veille avait été tout sauf reposante pour Helen. Non seulement elle s'était retrouvée portée aux nues par une foule d'inconnu, elle avait enfin déposé le pied dans la villa de St Tropez qu'elle espérait tant rejoindre, mais elle s'était aussitôt retrouvée encordée à une jeune femme, loin d'être vilaine, je vous l'accorde, mais qui disposait de tout ce qu'Helen redoutait. Jo' n'était sûrement pas méchante, mais si le concept de l'émission avait été de créer des duos complètement à l'opposé l'un de l'autre, elle n'avait pas fait faux bond avec les deux jeunes femmes. De ce fait, la première soirée avait été plutôt bizarre... Il faut dire que la jeune Helen avait une entrée très remarquée lorsqu'elle était tombée dans une crise d'hystérie profonde. Non pas qu'elle soit complètement folle, mais les traces du viol de sa mère et des coups et blessures qu'elle avait dû subir par son petit copain à l'époque, durant plus de 2 ans, étaient encore trop présente et lorsqu'on cherchait à l'approcher d'un peu trop près... elle se mettait à hurler et à paniquer. Jo' devait déjà la détester, et c'était peut-être mieux comme ça car Helen ne savait pas si elle était véritablement capable de supporter cette jeune femme qui semblait toujours tout savoir mieux que les autres. Du moins, c'était l'impression qu'elle lui donnait. Et en même elle s'en voulait de ne pas faire le moindre effort pour apprendre à la connaître mieux, car Jo' semblait très forte derrière ses airs plutôt inaccessibles. Etre aveugle et le vivre si bien, c'était une marque de courage plutôt impressionnante.

Ce matin là, elles s'étaient toutes deux réveillées très tôt. Sûrement dû au fait que dormir encordées, ce n'était pas une mince affaire. La tête dans les nuages, Helen s'était habillée à une vitesse folle avant de suivre Jo'. Cette dernière semblait extrêmement pressée d'aller au petit coin. Helen marchait à tâtons dans la pénombre, et lorsqu'elles atteignirent le salon, elle ne put s'empêcher de remarquer à haute voix le piano, installé dans un coin de la pièce. Et tout à coup, ce fut l'extase. Jo' semblait tout à coup revivre et sous ses airs froids et distants, Helen se surpris à admirer une toute autre femme. Lui indiquant l'instrument de la voix, Jo' pressa le pas dans sa direction. Toutes deux, elles s'assirent sur le tabouret et la jeune femme qui lui servait de partenaire se mit alors à pianoter sur les touches. C'était étrange, mais Helen ressentait dans les notes qui s'élevèrent peu à peu toute une légèreté qu'elle ne connaissait pas à Joana. En fin de compte, cette dernière semblait bien différente de l'image qu'Helen lui avait instinctivement attribuée. La mélodie était douce et Helen ferma doucement les yeux. Non, elle n'aimait pas être encordée et encore moins devoir partager tout son quotidien avec quelqu'un. Elle n'aimait pas non plus être touchée ni approchée de trop près, mais face à l'harmonie qui fit front devant elle, elle ne put que se résigner à poser doucement sa tête sur l'épaule de la virtuose, goûtant alors pleinement à la douceur de son talent, avant de s'endormir dans un profond sommeil... Et les voix des interlocuteurs qui arrivaient ensuite ne semblaient pas la sortir de sa profonde torpeur, sereine et calme...

Athénaïs avait passé une excellente nuit. Si Nathan avait une qualité, c'était bien celle de ne pas ronfler. Au moins elle était tranquille la nuit ou du moins les quelques heures pendant lesquelles il dormait. Un peu de calme ne faisait pas de mal. Quoique se faire secouer pour se réveiller c'était pas vraiment l'idéal. C'était tout aussi agréable que de recevoir un verre d'eau froide. Chose qu'Athénaïs se promis de faire un jour où l'autre à Nathan. Monsieur avait une envie pressante. Il fallut quelques minutes à Athénaïs pour le comprendre. Car oui, la demoiselle avait souvent du mal à se réveiller le matin. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle en perdait son arrogance naturelle.

« Ose me traîner par terre, et je te jure que je ferais de ta vie un enfer »

Au bout de ces quelques minutes, Athénaïs finit par céder. Ce n'est pas comme si elle avait le choix. Quoique elle aurait très bien pu rester assise sur le lit sans bouger juste pour embêter son partenaire. Tout deux se dirigèrent d'un pas lent vers la salle de bain, avant de repartir Athéna se passa un coup d'eau froide sur le visage, quand un bruit de piano attira leur attention à tout les deux. Rapidement ils se dirigèrent vers le salon.

« Boucle là Nathan, elle a raison. On ne joue pas du piano à 8h30 du matin. »

C'est vrai quoi. Un peu de respect pour les autres quand même. Du moins pour ceux qui dorment. Quoique maintenant ils risquaient d'être réveillés. C'est vrai, cette jeune fille jouait vraiment bien du piano. Mais elle avait toute la journée pour en jouer alors pourquoi à 8h30 du matin quand les autres habitants de la villa dorment ? Outre la remarque qu'elle venait de faire à son partenaire, Athénaïs resta calme. Étrangement calme. Son attention fut attirée par un autre candidat qui arriva de plutôt bonne humeur. C'était agréable à avoir de bon matin quelqu'un de bonne humeur. Cependant, en l'écoutant Athénaïs arqua un sourcil, il était seul mais se présentait avec un certain Charlie. Intrigant. Quoique à 8h30 du matin, la jeune femme n'était pas vraiment d'humeur à réfléchir ou quoique ce soit d'autre.

La groupie du pianiste
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Non mais pour qui elle se prenait la blonde ? J’ignorais comment elle s’appelait mais cela ne m’était pas utile pour deviner quelle était aussi aimable qu’on gardien de prison. – Pour rester poli. – Autrement dit, elle était complètement à chier ce matin ! Mais cela ne suffisait pas et une seconde approuva ses paroles. « Boucle là Nathan, elle a raison. On ne joue pas du piano à 8h30 du matin. » Non mais j'hallucine !

« Si vous vous levez tous les jours du pied gauche, vous finirez par avoir une jambe plus courte que l’autre ! » répliquais-je à l’égard des deux aimables filles, un sourire en coin. Juste pour les agacer encore un peu. Je regardais Nathan - complice. Puis Ethan. Ça lui allait plutôt bien ce prénom. J’étais content mais je ne manifestait aucun signe. Je posais mes yeux sur la pianiste. « Les gens sont vraiment à chier ce matin ! Continue à jouer. » « …mais fermez là, se serez dommage d’interrompre une virtuose ! »

Je provoquais. J’étais en colère. Pas totalement mais leur comportement me dépassé et quitte à prendre des claques en retour, tant pis. Ce qui était dit, était dit ! Les deux blondes pouvaient le prendre comme elles le voulaient, je m’en fichais éperdument. Elles pouvaient me traîner de tous les noms, me pester cela ne me faisait ni chaud, ni froid. Je ne pris même pas le temps de leur demander leur prénom. Je les trouvais pitoyables, inintéressantes ! Je ne voulais pas perdre mon temps. Je regardais la coéquipière de la pianiste et lui adressa un sourire.

Pour apprécier le prochain morceau, j'emportais Charlie avec moi, m'accoudant au piano à queue. « Charlie joue du piano aussi ! Tu t'appelles comment et ... toi ? » concluais-je en regardant le couple assis en face du piano.

La groupie du pianiste
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Accoudés au piano, nous ne voyions pas mademoiselle Maya faire éruption. Quand je la vis, je ne me put me retenir de sourire - ses gambettes à découverte, elle était plus que ravissante. Je rigolais à sa remarque. Elle avait bien raison après tout. Si elles n'étaient pas contente, il fallait faire l'achat de matériel du genre. Elle avait aussi rit à ma remarque; cela me faisait plaisir.

Cependant, je ne trouvais rien de dérangeant dans le fait de se faire réveiller par une douce mélodie de piano. Passons. Puis comme si tout le monde c'était passé le mot, Jules fit irruption à son tour. Je me mordais la lèvre inférieure en l'écoutant parler. A la troisième personne. C'était...comment dirais-je original ? Narcissique ?. Peut être, sûrement mais après tout - quelqu'un de narcissique ne voulait pas dire : désagréable !

Charlie et moi, nous l'écoutons parler. Et puis, grande surprise, Jules saluait mon petit ami. J'étais heureux et un grand sourire vint embellir mon visage.

« Enchanté Jules ! Charlie te remercie et te salue. Tout comme moi. »

Il avait belle allure - à se regarder dans le miroir. Charlie se mit à rire. Pareillement pour moi.

« Monsieur Jules serait-il un peu coquet ? » demandais-je à son égard.

Si la belle Helen ne s'était pas encore manifestée, c'était tout simplement parce qu'elle était encore trop occupée à roupiller aux côtés de sa virtuose de partenaire. Le son mélodieux produit par Joanna la berçait encore et pourtant, le son criard de la voix si aigüe de Romy qui n'arrêtait apparemment pas de se plaindre semblait doucement la sortir de sa torpeur. Croyez le ou non, il en fallait d'habitude plus pour pouvoir réveiller notre belle et jeune boucle d'or, pourtant, ce matin là, fatiguée par la nuit écourtée et la promenade matinale, elle semblait dormir d'un sommeil très léger. Et ce ne fut donc pas étonnant de voir, après quelques minutes, ses doux iris se poser sur l'assistance avec stupéfaction et angoisse. Elle sursauta tout à coup en remarquant qu'autant de personne avait assisté à cette scène plutôt coquasse d'intimité et d'affection, même si ça n'était en aucun cas possible entre elle et Jo', sa partenaire de jeu, car elles ne s'entendaient pas. Peu importe, car dans un sursaut, la jeune éphèbe écarquilla les yeux et les posa sur l'assistance, prise de panique, elle se mit à trembler avant de paniquer. Traînant alors Jo' dans sa dérive, elle chuta du tabouret... Jo était dans une position plutôt désagréable car encore perchée sur la chaise, mais le bras tiré vers le bas. Recroquevillée dans sa chute, Helen se mit alors à pousser des hurlements distincts tout en ramenant contre sa poitrine ses genoux repliés. L'angoisse la prenait à son insu et tout à coup, tout disparu dans un voile noir. Les cris continuaient de s'échapper de sa gorge sèche, mais ses yeux ne distinguaient plus rien. Perdue, elle referma son visage dans la seule main libre qu'elle avait, l'autre reliée malgré elle à sa partenaire... Quel cirque !